Investissement des étrangers en Nouvelle-Zélande : que prévoit le nouveau gouvernement ?

Depuis 2018 et la promulgation de l’Overseas Investment Act, les investisseurs étrangers n’ont plus la possibilité d’acheter des propriétés existantes en Nouvelle-Zélande.

Avec le changement de gouvernement, il est possible que cette législation change dans les mois à venir. Le parti National, élu majoritairement par les néo-zélandais, souhaite de nouveau permettre aux investisseurs étrangers d’investir dans l’immobilier néo-zélandais. Cet assouplissement de loi ne concernerait cependant que les propriétés de plus de 2 Millions NZD. Les négociations sont en cours !

 

Rappel : ce que dit l’Overseas Investment Act de 2018

Depuis l’Overseas Investment Act de 2018, les investisseurs étrangers n’ont plus la possibilité d’acheter des propriétés existantes en Nouvelle-Zélande. Seuls les citoyens ou résidents néo-zélandais, australiens et singapouriens sont en mesure de devenir propriétaires en Nouvelle-Zélande. Les non-résidents ont toujours la possibilité d’investir dans des bâtiments neufs, sur plans, dans un objectif de location uniquement. Certains immeubles bénéficient encore d’une exemption à 100% sur l’Overseas Investment Act de 2018, permettant aux investisseurs étrangers d’acheter un bien et d’y vivre.

 

Assouplissement de la loi de 2018 : des négociations en cours

En fonction des négociations entre les partis politiques en coalition (National, ACT et NZ First), sous un gouvernement dirigé par le parti National, les acheteurs étrangers pourront, une fois de plus, acheter des propriétés résidentielles en Nouvelle-Zélande.

Ces maisons devront coûter au moins 2 Millions NZD et, si le projet se concrétise, les acheteurs étrangers devront payer une taxe de 15% sur le prix d'achat de la propriété. Cette taxe s’appliquerait aux investisseurs étrangers, c’est-à-dire aux personnes qui ne sont pas titulaires d’un visa de résident en Nouvelle-Zélande. Les citoyens australiens et singapouriens ne seraient pas concernés par la taxe sur les acheteurs étrangers, car ils ne sont pas concernés par l’Overseas Investment Act.

L'interdiction des acheteurs étrangers a été introduite par le gouvernement travailliste en 2018, préoccupé par le fait que l'activité des acheteurs étrangers ait un effet négatif sur les prix de l'immobilier. D’autres pays dont les marchés immobiliers suscitent un fort intérêt des acheteurs internationaux ont également eu recours à cette méthode de taxation. La Colombie-Britannique au Canada applique par exemple une taxe de 20% sur les achats de propriétés résidentielles à Vancouver. En Australie, la Nouvelle-Galles du Sud applique une taxe de 8% sur les achats de propriétés résidentielles par les étrangers.

 

Objectif de la nouvelle loi : relancer l’économie tout en freinant les spéculateurs financiers

Le parti National affirme que les investissements étrangers sont nécessaires à la croissance de l'économie néo-zélandaise et qu'ils augmenteront la productivité tout en soutenant les entreprises et l'innovation. Pour les investisseurs et les migrants potentiels, pouvoir posséder une maison est un facteur majeur dans la décision d'amener ou non leurs entreprises et leurs talents en Nouvelle-Zélande.

Le parti National donne l'exemple de Rachel, une entrepreneure en technologie de San Francisco, qui possède un visa de travail d'entrepreneur pour démarrer une entreprise en Nouvelle-Zélande et qui souhaite acheter un appartement de 3 millions de dollars à Auckland pour y vivre. Elle paierait 450 000 dollars d'impôts pour cela.

Le parti National a déclaré que “les taxes sur les acheteurs étrangers sont plus efficaces pour contrôler la croissance des prix de l'immobilier qu'une interdiction des acheteurs étrangers”. Le nouveau gouvernement espère que cette taxe dissuadera les spéculateurs, car elle rendrait leur opération financière très peu rentable.

La société d’analyse immobilière CoreLogic estime qu’environ 3% du parc immobilier de Nouvelle-Zélande est évalué à 2 Millions de dollars ou plus. Il estime que cette nouvelle politique pourrait impacter les marchés immobiliers qui sont particulièrement attractifs pour les acheteurs étrangers, ou qui comptent de nombreux logements dans la fourchette de prix de plus de 2 Millions de dollars. Queenstown, par exemple, compte environ 10% de ses propriétés évaluées à plus de 2 Millions de dollars, tandis qu'Auckland en compte environ 6 %, selon CoreLogic.