Élections du Premier Ministre : le parti National remporte la majorité des votes

Samedi 14 Octobre, les néo-zélandais ont élu Christopher Luxon chef du parti National, pour être leur nouveau Premier Ministre. L’ancien Premier Ministre néo-zélandais Chris Hipkins a reconnu que le parti travailliste avait perdu les élections, les électeurs ayant décidé de ne pas renouveler leur confiance dans le gouvernement de gauche. La hausse du coût de la vie a été l’un des sujets phares de la campagne électorale, les électeurs néo-zélandais ayant mis fin à six années de règne du Parti travailliste, dont la seconde moitié a été dominée par la réponse stricte du pays à la pandémie de coronavirus. Cette gestion de pandémie a été très reprochée au précédent gouvernement, qui a réussi à maintenir les infections à un faible niveau mais a mis à mal l'économie.

 

Le parti national remporte les suffrages

Le Parti national de centre-droit, dirigé par l'ancien dirigeant d'une compagnie aérienne Christopher Luxon, a rassemblé 38,95% des suffrages, selon la Commission électorale néo-zélandaise. Chris Hipkins, abattu, a déclaré à ses partisans que les travaillistes n'avaient pas suffisamment de voix pour former un nouveau gouvernement. "Le résultat de ce soir n'est celui qu'aucun d'entre nous souhaitait", a-t-il déclaré, selon RNZ. "J'ai tout donné pour inverser le cours de l'histoire, mais hélas, cela n'a pas suffi."

Luxon a déclaré que les Néo-Zélandais avaient « voté pour le changement » et que son parti allait désormais se mettre au travail pour tenter de former une coalition. "Ce soir, vous nous avez donné le mandat pour faire avancer la Nouvelle-Zélande", a-t-il déclaré à ses partisans. Les coalitions sont la norme dans le système proportionnel mixte de la Nouvelle-Zélande, introduit en 1996. Le parti nationaliste NZ First et son chef Winston Peters pourraient potentiellement avoir sa place dans une administration de coalition aux côtés du parti libertaire de droite Act.

Le seul parti à remporter la majorité des voix et à gouverner seul dans le système politique actuel a été le parti travailliste en 2020, lorsque Jacinda Ardern a remporté un deuxième mandat écrasant, soutenu par son succès dans la gestion de l’épidémie de coronavirus dans le pays. Mais Ardern a annoncé sa démission choc en janvier, affirmant qu'elle n'avait “plus assez de carburant dans le réservoir” pour se présenter aux élections, et a passé les rênes de son parti à Hipkins. Icône progressiste mondiale, l’époque au pouvoir d’Ardern a été définie par de multiples crises, notamment l’attaque terroriste de Christchurch, une explosion volcanique meurtrière et une pandémie mondiale. À l’étranger, elle est devenue célèbre pour être une dirigeante qui n’a pas peur de faire preuve d’empathie et de compassion. Dans son pays, sa popularité a décliné en raison de la hausse du coût de la vie, de la pénurie de logements et de l'anxiété économique. Le successeur d’Ardern au poste de Premier ministre, Chris Hipkins, a hérité de ces problèmes qui ont depuis été aggravés par une économie atone, un taux d’inflation historiquement élevé de 6% et un déficit comptable qui inquiète les agences de notation.

Ces élections d’Octobre 2023, sont les premières élections en Nouvelle-Zélande après la fin des mesures strictes contre la pandémie de coronavirus qui ont été une source de discorde pour beaucoup. L’approche du gouvernement face à la pandémie a vu la Nouvelle-Zélande imposer certaines des règles frontalières les plus strictes au monde, séparant les familles et excluant presque tous les étrangers pendant près de deux ans. Résultat : la Nouvelle-Zélande a subi beaucoup moins d’infections et de décès dûs au Covid que de nombreux pays, mais de nombreux habitants ont estimé que le gouvernement était trop dur dans ses mesures.

 

Les grands enjeux à venir

Tous les principaux partis néo-zélandais se sont engagés à améliorer l'économie, à soulager la crise du coût de la vie, à stimuler l'emploi et à améliorer les établissements de santé et d'éducation, ainsi que le logement. Au cœur du plan du parti National se trouve la promesse d’une myriade de réductions d’impôts, y compris la réduction de la taxe régionale sur les carburants. Il s'engage également à modifier le mandat de la Reserve Bank pour se concentrer sur l'inflation, supprimer ce qu'il appelle les formalités administratives pour les entreprises, étendre la gratuité des dépistages du cancer du sein, réprimer la criminalité et donner à la police de plus grands pouvoirs pour fouiller les membres de gangs, et faire reculer une série de lois mises en œuvre par les travaillistes au cours des six dernières années.

 

Christopher Luxon, futur Prime Minister néo-zélandais

Christopher Luxon, 53 ans, est un homme d'affaires et ancien PDG d'Air New Zealand devenu chef du Parti national en 2021. Avant de devenir chef de l'opposition, il a été porte-parole du parti auprès de divers ministères gouvernementaux.

Pour rappel : les électeurs obtiennent deux voix sur le bulletin de vote, une pour un candidat dans leur circonscription locale et une pour le parti. Un parti a besoin d'au moins 5 % des voix ou d'un candidat de circonscription gagnant pour prétendre à un siège au Parlement. Pour former un gouvernement, un parti ou une coalition a besoin de 61 des 120 sièges du parlement unique de Nouvelle-Zélande, soit environ 48 % du vote populaire.

Les résultats officiels seront annoncés par la commission électorale d’ici environ trois semaines.