18 500 Km d’écart : L’expatriation de Céline venue rejoindre Leanne

En 2022, Céline franchissait le pas décisif en quittant la France pour rejoindre sa compagne Leanne en Nouvelle-Zélande, réalisant ainsi un rêve de longue date et entamant une nouvelle aventure. Désormais résidente, Céline nous ouvre les portes de sa nouvelle vie, partageant les défis rencontrés, les joies vécues et les leçons apprises lors de son expatriation. Entre les bouleversements induits par la pandémie de covid-19 et les ajustements nécessaires à une nouvelle culture, découvrez les péripéties et les émotions de son parcours néo-zélandais.

 

Comment votre aventure néo-zélandaise a-t-elle commencé ?

Mon aventure en Nouvelle-Zélande a débuté avec ma rencontre avec Leanne, une Kiwi, grâce à ma chaîne YouTube où je partageais ma passion pour la guitare. En 2018, Leanne m’a contacté et nous avons commencé à discuter. Sa maîtrise exceptionnelle du français a facilité notre connexion, je la considère comme la seule Kiwi aussi bilingue. En 2019, elle est venue me rendre visite en France, et c'est là que nous avons commencé à envisager sérieusement à habiter ensemble en se demandant qui allait faire le pas. Je crois que l’on a la réponse !

 

Qu'est-ce qui vous a poussé à prendre la décision de rejoindre LEaNne en Nouvelle-Zélande ?

Nous étions conscientes que l'une d'entre nous devait déménager. Avant même de rencontrer Leanne, j'avais déjà envisagé de partir à l’étranger. J'avais exploré des options telles que le bénévolat à l'étranger, cherchant une solution qui résonnait avec mes aspirations. Bien que la France demeure un pays magnifique, je ne me sentais pas pleinement en phase avec le fonctionnement de la société. Lorsque l'opportunité de déménager avec Leanne s'est présentée, il était évident que ce serait moi qui franchirais le pas. De plus, la Nouvelle-Zélande représentait un rêve de petite fille pour moi. L'idée de partir à l'autre bout du monde et notamment l’idée de rencontrer des baleines, une fascination nourrie par mes lectures d'enfance.

 

Quels ont été les plus gros défis que vous ayez rencontré pour votre expatriation ?

Les défis les plus importants de notre expatriation ? Sans aucun doute, la pandémie de Covid-19 a été le plus grand obstacle. En mars 2020, j'ai pris des congés et je me suis rendue en Nouvelle-Zélande pour trois semaines auprès de Leanne. Lorsque je l'ai quittée le 21 mars 2020, je lui ai assuré que je reviendrais rapidement. À ce moment-là, j'avais déjà pris la décision de vendre ma maison et de m'installer avec elle. Cependant, je n'ai pu revenir que deux ans et trois mois plus tard. Cette période de séparation a été difficile à vivre.

 

Justement, comment avez-vous résisté à la pression et à la séparation pendant la période covid ? pas évident avec un décalage horaire de 12 heures…

Nous avons maintenu un contact quotidien, sans exception. Leanne est du matin et moi du soir donc ça ne me dérangeait pas de me coucher à 2- heures du matin, ce qui nous a permis trouver notre rythme malgré le décalage horaire. Nous avons instauré un rythme avec des appels vidéo minimum trois fois par semaine. Cela n’empêche que ça a été une période très difficile. Nous étions plongées dans l'incertitude, sans savoir combien de temps cette situation perdurerait, incapable de nous projeter. En rentrant, comme promis, j’avais mis ma maison en vente donc je me suis retrouvée sans rien. Je vivais chez ma meilleure amie et me demandais tous les jours quand est ce que les frontières allaient ouvrir. Je ne saurais dire comment nous avons tenu le coup, mais je sais que cette épreuve nous a renforcées. Pour rien au monde je ne revivrais cela.

 

Les démarches pour obtenir votre visa ont-elles été compliquées ?

Sans mentir, non. J'ai eu la chance de bénéficier de l'aide précieuse de Julie, qui m'a accompagnée de A à Z dans toutes les démarches administratives. Elle m'a toujours clairement expliqué ce dont elle avait besoin de ma part. À l'ouverture des frontières, je suis revenue en Nouvelle-Zélande avec un NZeTA, ce qui n'était pas du tout prévu. Je pensais revenir avec un visitor visa de 9 mois mais le covid a changé nos plans. Au bout de seulement 3 mois à vivre chez Leanne, j'ai pu entamer les démarches pour obtenir un visa work de partenaire avec l'aide de Tatiana. Là encore, tout a été d'une grande clarté : Tatiana nous a demandé des preuves de vie commune pour prouver l’authenticité de notre relation à l’immigration. J'ai l'impression d'avoir délégué tout mon stress à New Zealand Services. D’autant plus que le processus d’immigration en Nouvelle-Zélande est très carré, ça m’a vraiment simplifié la vie.

 

Quels étaient vos projets et vos rêves en arrivant en NZ ? Ou en sont-ils désormais, avec vous réussi à les accomplir ?

Mon plus grand rêve était de voir les baleines. Nous avions réservé une sortie en bateau pour les observer à Kaikoura, mais malheureusement, elle a été annulée en raison des conditions météorologiques. J’ai toujours espoir de le réaliser un jour !

Trouver ma place dans ce nouveau pays était également un défi de taille. L'intégration n'est jamais facile, c'est comme si je devais réapprendre les bases depuis l'âge de 3 ans. Les repères sont différents. Bien sûr, avoir Leanne à mes côtés était d’une grande aide, mais il fallait aussi que je me fasse de nouveaux amis, que j'apprenne une langue différente, et que je m'adapte à une culture totalement nouvelle. Le quotidien peut parfois être complétement différent. Récemment, à la pharmacie, on m'a demandé si j'avais la carte de fidélité.  J’ai éclaté de rire, ça donne presque envie d’être malade plus souvent !

 

Les moments forts de votre expatriation ?

Les retrouvailles avec Leanne ! Le 16 mars 2022 je me suis réveillée avec plein de messages de Leanne pour me dire que les frontières ouvraient le 1er mai. Elles devaient ouvrir en juillet. C’était finalement plus tôt que prévu, j’ai été prise au dépourvue. Le temps de tout préparer, j’ai quitté la France le 15 juin et je suis arrivée le 17.

Chaque étape de mes visas a aussi été des moments forts. Ça permet d’avancer dans une nouvelle vie ou l’on prend petit à petit sa place. Je n’ai jamais été aussi contente d’avoir un numéro d’imposition et de pouvoir payer des taxes. Ce sont vraiment des moments d’intégration.

 

Une anecdote depuis votre arrivée en NZ ?

Tous les jours j’ai une anecdote. Mais pour en citer une, lors de ma première expérience de conduite à gauche sur un long trajet : encore peu habituée à la conduite à gauche, je filais à environ 100 km/h quand je me suis retrouvée derrière une voiture roulant à 60 km/h. D’un coup j’ai entendu une sirène de police derrière moi, par réflexe j’ai voulu me serrer à droite. Leanne me criait de me serrer à gauche pour laisser passer la voiture de police qui était venu arrêter la voiture de devant car elle roulait trop doucement. J’étais vraiment surprise, et Leanne me disait de doubler et de continuer ma route comme si de rien n’était.

 

Comment se passe votre nouvelle vie d’expatriée en Nouvelle-Zélande ? Avez-vous trouvé difficile la transition entre votre vie en France et votre nouvelle vie ici ?

Personnellement, je ne trouve pas la transition difficile. Je pense que la technologie aujourd’hui permet de rester facilement en contact avec ma famille. Nous avons créé un groupe WhatsApp avec mes parents et mon frère, ce qui nous permet de nous parler et de nous voir quand nous le souhaitons. En fin de compte, lorsque nous nous appelons, c'est presque comme si nous étions ensemble.

Si je peux donner un conseil aux futurs expatriés pour favoriser leur intégration, je dirais qu'il est bénéfique d'être bénévole dans un Op-Shop. C'est ce que j'ai fait, et j'ai été accueillie à bras ouverts par la communauté de Ngongotaha (suburb of Rotorua). En aidant la communauté, j'ai moi-même reçu de l'aide pour m'intégrer.

Je viens de commencer à travailler il y a deux semaines. Les planètes se sont alignées. Une de mes connaissances françaises, qui a créé le café de Paris de Rotorua, a parlé de moi. Un matin, j'ai reçu un appel pour me proposer un entretien. J'ai été embauchée chez Zorb. Tout se passe bien, je suis dans le meilleur des mondes en ce moment ; espérons que cela dure !

 

Quels conseils donneriez-vous à d'autres couples qui envisagent de se rejoindre ou d’immigrer en Nouvelle-Zélande ?

Je leur conseillerais vivement de réfléchir à toutes les preuves de vie de couple qu'ils devront fournir à l'immigration. Il vaut mieux en faire un peu trop sur les réseaux sociaux en partageant tout ce qui se passe, plutôt que de ne pas en faire assez. De plus, je recommanderais d'utiliser WhatsApp pour communiquer, car Messenger n'est pas pratique pour extraire les conversations nécessaires à l'immigration. Il ne faut pas avoir peur de laisser l'immigration entrer dans votre vie privée, c'est le jeu.

Bien entendu, je leur suggérerais de faire appel à un conseiller en immigration agréé. Engager un conseiller en immigration permet de garantir la sécurité de toutes les démarches et d'obtenir des informations que nous ne pourrions pas trouver par nous-mêmes. Par exemple, je ne savais pas qu'il n'y avait pas de visa d’intérim entre le partnership work visa et le partnership residence visa. De plus, pouvoir discuter avec Julie pendant toute la période de la pandémie m'a permis de poser des questions et d'obtenir des informations importantes. Bien sûr, cela représente un certain coût, mais cela évite de gaspiller de l'argent en allant droit au but concernant les formalités et en évitant beaucoup de stress. Julie savait à l'avance ce qui allait être demandé. De plus, en cas d'erreur sur la demande de visa, on risque de perdre tout l'argent investi dans le visa. Avec un conseiller en immigration, on est assuré. Il vaut mieux payer un peu plus cher dès le départ que de commettre une erreur et finir par perdre de l'argent. Selon mon expérience, cela m'a aidé à mieux vivre mon expatriation. Mes amis français qui ont géré seuls les démarches parlent de leur expatriation avec beaucoup plus d'amertume.

Et enfin, on peut s’expatrier sans être riche. Bien sûr, s'expatrier demande des ressources financières, mais dès que l'on prend la décision de partir, il suffit d'adapter son mode de vie pour économiser. Personnellement, j'ai même vendu mes livres à 2 euros pour économiser et pouvoir payer mon visa.

Si vous souhaitez en savoir plus, nous vous invitons à découvrir le témoignage de Céline en vidéo !

Merci !