La Nouvelle-Zélande se dirige vers un cap démographique historique : d’ici 2040, sa population devrait dépasser les 6 millions d’habitants. Mais contrairement aux décennies précédentes, cette croissance ne repose plus sur les naissances, mais sur un autre moteur : l’immigration. Alors que la croissance naturelle, la différence entre les naissances et les décès, ralentit, et que la population vieillit, ce sont désormais les nouveaux arrivants qui façonnent les communautés, les entreprises et les écoles du pays. Notre équipe fait le point avec vous.
L’immigration, pilier de la croissance démographique
Selon Stats NZ, la croissance naturelle passera sous le seuil des 20 000 personnes par an dès le milieu des années 2030. Et à partir des années 2040, les décès devraient même dépasser les naissances.
Avec un taux de fécondité à seulement 1,59 enfant par femme, bien en dessous du seuil de renouvellement, l’immigration est devenue la principale source de croissance de la population néo-zélandaise. Rien que pour l’année se terminant en avril 2025, la Nouvelle-Zélande a enregistré un gain net de 21 300 migrants, principalement venus d’Inde, de Chine, des Philippines et de Kiwis de retour au pays.
Selon les estimations de Stats NZ (juin 2025) :
Migration des citoyens néo-zélandais
24 900 citoyens néo-zélandais sont rentrés au pays (+14 %) ;
70 600 sont partis vivre à l’étranger (+4 %) ;
→ Soit un solde net négatif de 45 600 citoyens néo-zélandais.
Migration des citoyens non néo-zélandais
120 100 non-Néo-Zélandais sont arrivés dans le pays (-32 %);
53 100 ont quitté la Nouvelle-Zélande (+32 %) ;
→ Ce qui donne un solde net positif de 66 900 non-Néo-Zélandais.
En combinant ces deux tendances, le solde migratoire global s’établit à +21 300 personnes, confirmant que la croissance de la population néo-zélandaise repose avant tout sur l’immigration internationale.
Les chiffres en pourcentage sont une comparaison entre avril 2024 et avril 2025, toujours selon Stats NZ.
L’immigration, levier clé pour le marché du travail
L’apport migratoire ne se limite pas à la croissance démographique : il est aussi vital pour l’économie et le marché de l’emploi. Dans un contexte de vieillissement de la population active, les migrants comblent des pénuries de compétences dans de nombreux secteurs : technologies, santé, éducation, agriculture, hôtellerie, ou encore services à la personne.
La Nouvelle-Zélande se distingue d’ailleurs par sa forte dépendance à la main-d’œuvre temporaire : dans certaines industries, une grande part des effectifs est composée de titulaires de visas temporaires de travail.
Sur le long terme, les études montrent que l’immigration a eu un impact globalement positif sur les salaires, l’emploi et la vitalité économique, tout en maintenant un taux de chômage faible.
Cependant, cette dépendance pose aussi des défis : faible productivité, pression sur les infrastructures et le logement, et cas d’exploitation dans certains secteurs.
Le pays doit donc continuer à ajuster ses politiques pour maximiser les bénéfices économiques tout en assurant la protection et l’intégration équitable de tous les travailleurs.
Un enjeu d’équilibre et de durabilité
À mesure que la population se rapproche du cap des 6 millions, la migration s’impose comme le moteur central de la transformation démographique d’Aotearoa.
Le défi n’est plus seulement d’attirer les talents, mais de créer les conditions d’un développement équilibré, en soutenant la croissance tout en préservant la cohésion sociale.
Cela passe par :
des politiques migratoires claires et justes,
des voies d’accès stables à la résidence permanente,
et une planification urbaine et économique adaptée à la diversité croissante du pays.

