Nouvelle-Zélande : quand les défis du marché de l’électricité stimulent la transition énergétique

Depuis plusieurs années, la Nouvelle-Zélande fait face à une tension croissante sur son marché de l’électricité, avec une hausse continue des prix alimentée par des facteurs à la fois structurels, environnementaux et politiques. Ce contexte met en lumière les limites d’un système énergétique sous tension. Pourtant, au-delà des défis, une profonde transformation est en cours, porteuse de sens et riche en opportunités pour les investisseurs et les acteurs de la transition énergétique. Notre équipe fait le point avec vous sur les enjeux et les perspectives à venir.

 

Une pression structurelle sur l’offre

Plusieurs éléments ont contribué à déséquilibrer le marché. D’une part, les investissements dans de nouvelles capacités de production ont été ralentis par l’incertitude politique, les risques liés à la demande, et la possible fermeture de la fonderie d’aluminium de Tiwai Point – qui consomme à elle seule près de 14 % de l’électricité du pays. D’autre part, l’offre a été fragilisée par la réduction progressive des centrales thermiques et une baisse de disponibilité du gaz naturel, aggravée par une interdiction gouvernementale d’exploration entre 2018 et 2024.

Le marché reste fortement concentré autour de grands acteurs intégrés (producteurs et fournisseurs), ce qui limite la pression concurrentielle et peut créer des incitations à restreindre l’offre. En parallèle, la baisse du niveau des lacs hydroélectriques, notamment en 2023 et début 2024, a engendré des pics de prix. Si des conditions plus favorables (pluies abondantes, baisse de la demande industrielle) ont permis un répit en août 2024, une nouvelle hausse tarifaire est anticipée pour le second trimestre 2025.

 

Une transition énergétique incontournable

Dans ce contexte, la Nouvelle-Zélande s’engage dans une refonte profonde de son modèle énergétique. L’électrification croissante des transports, de l’industrie et du résidentiel pourrait faire grimper la demande en électricité de 35 à 85 % d’ici 2050. Aujourd’hui encore, une grande partie de la consommation énergétique repose sur des sources hors réseau (carburants fossiles, biomasse, etc.).

L’électrification est ainsi considérée comme un levier central pour atteindre les engagements climatiques du pays. Elle représenterait à elle seule 32 % des objectifs 2030 de réduction d’émissions fixés par l’Accord de Paris, et 55 % des cibles pour la neutralité carbone à horizon 2050. Ces ambitions bénéficient d’un soutien politique large : les travaillistes visent une production 100 % renouvelable d’ici 2030, tandis que le Parti national souhaite doubler la capacité renouvelable d’ici 2050.

 

Un marché organisé, mais vulnérable

Le marché néo-zélandais repose sur un système dynamique centralisé. Les producteurs soumettent des offres toutes les 30 minutes, et l’Opérateur du Système sélectionne les plus compétitives pour répondre à la demande. Le prix est déterminé par la dernière unité activée et s’applique à tous. Cette organisation favorise la transparence et l’efficacité, mais elle reste très exposée à la variabilité climatique.

Les sécheresses et événements extrêmes compliquent la gestion du réseau. L’équilibre repose désormais sur la complémentarité entre sources d’énergie : l’hydroélectricité, stockable, couvre encore 61 % de la production. Le solaire (1 %) et l’éolien (8 %) sont en forte croissance, mais nécessitent une coordination fine. En combinant leurs profils de production (diurne pour le solaire, nocturne et aléatoire pour l’éolien), il devient possible d’optimiser l’usage des capacités de stockage (hydro, batteries, gaz).

La décentralisation de la production s’accélère également, avec l’apparition de projets solaires ou éoliens de petite taille, répartis sur le territoire. Cela complexifie la gestion du réseau, mais améliore la résilience globale du système.

 

Investir dans les énergies renouvelables : une stratégie d’avenir

Dans ce contexte, les investissements privés dans les énergies renouvelables représentent une opportunité à la fois économique et stratégique. Certains de nos fonds partenaires proposent d’investir dans un portefeuille de fermes solaires de 5 MW, avec un rendement annuel estimé entre 10 et 12 %. Ces projets s’appuient sur des contrats d’achat long terme (PPA) avec Hiringa Energy, acteur majeur du secteur en Nouvelle-Zélande et en Australie.

Les fermes solaires sont conçues pour être agiles, simples à installer (sans fondations, équipements manuels), avec un CAPEX inférieur à celui des projets classiques. Connectées directement aux réseaux de distribution locaux (11 kV), elles s’intègrent dans un modèle véritablement décentralisé. Leur taille permet une mise en service rapide, une acceptabilité sociale accrue, et une flexibilité précieuse en période de forte demande.

Ces installations reposent sur une technologie déjà éprouvée (35 MW installés en Australie) et sur une conception répétable, facilitant la gestion des permis, des raccordements et des contrats. Leur modèle économique est pensé pour durer, même dans un environnement tarifaire volatil.

Pour les investisseurs ou les entrepreneurs engagés dans la transition énergétique, la Nouvelle-Zélande offre aujourd’hui un cadre stimulant, soutenu par une volonté politique claire, une demande croissante et des perspectives de rendement attractives.