Une expatriation en famille pleine de possibles pour Cathy et Stéphane

Partir à l’autre bout du monde peut sembler fou pour certains, mais pour d’autres, c’est un rêve devenu réalité. Apprendre une nouvelle culture, trouver la paix intérieure au pays du long nuage blanc et s’ouvrir à un autre mode de vie : voilà ce que Cathy et Stéphane sont venus chercher. Ils ont tout quitté pour s’installer en famille en Nouvelle-Zélande dès la réouverture des frontières après le covid. Aujourd’hui, ils nous racontent leur parcours.

 

Pouvez-vous nous raconter comment a commencé votre aventure néo-zélandaise et ce qui vous a poussé à choisir la Nouvelle-Zélande comme destination d’expatriation ?

Tout a commencé par un voyage en famille pour fêter les 80 ans de la mère de Cathy, il y a six ans. Nous avons passé un mois en Nouvelle-Zélande avec nos deux enfants, juste avant le covid. Nous avons adoré ce séjour : paysages grandioses, habitants chaleureux, et une aventure familiale marquante.

Nous avions déjà le projet de vivre à l’étranger pour offrir à nos enfants une autre culture, une autre langue, et de nouvelles perspectives. La Nouvelle-Zélande, anglophone et éloignée, était une option que nous avions envisagée. Lors de ce voyage, nous avons rencontré Ariane et Philippe, qui nous ont présenté différentes options pour nous y installer.

Cependant, Le covid a tout ralenti : nous avons attendu deux ans et demi. Dès que les frontières ont rouvert, nous avons sauté sur l’occasion !

 

Avant le départ, qu’est-ce qui vous inquiétait le plus à l’idée de vous expatrier ?

Stéphane redoutait la barrière de la langue, pour lui et pour les enfants. Il y avait aussi le fait ne pas trop savoir comment tout cela allait se passer : allions-nous pouvoir rester ? Trouver un travail ? Créer un réseau ? Nous avions réservé un Airbnb comme point de chute pour 2 mois et demi, histoire de nous poser et ajuster nos plans avant ce grand saut dans l’inconnu. Grâce aux conseils d’Ariane et Philippe, nous avions plusieurs pistes en tête, mais rien de garanti. C’était à la fois stressant… et très excitant de faire face à tous les possibles !

 

Et une fois sur place, comment s’est passée la transition ?

Nous avons commencé notre nouvelle vie près de Muriwai, en bord de mer, pour se relaxer. Nous avions plusieurs cartes à jouer grâce au parcours professionnel varié de Cathy: obtenir son accréditation en tant qu’enseignante, reprendre des études avec un master en project management ou bien chercher directement un poste basé sur son diplôme d’ingénieur en génie civil.

Très vite, des opportunités se sont présentées. Cathy a trouvé un poste en tant que cheffe de projet dans la construction, seulement quatre mois après notre arrivée. Ce poste lui a permis d’obtenir un visa de travail AEWV, ouvrant rapidement la voie vers la résidence permanente. En France, elle n’aurait pas pu redémarrer une nouvelle carrière aussi facilement dans ce secteur.

En six mois, nous sommes passés du NZeTA à un visa étudiant, puis à un visa de travail, avant d’obtenir la résidence.

Pour l’anecdote : pour préparer son IELTS, Cathy a bénéficié des cours d’un Néo-Zélandais vivant dans notre village perdu dans le Vercors et elle a obtenu un score de 8,5 !

 

Avec le recul, referiez-vous les choses de la même manière ?

Le contexte sanitaire ne nous a pas vraiment laissé le choix. Nous aurions aimé mieux préparer notre départ, mais tout s’est bien enchaîné malgré tout. Nous avons commencé à Auckland pour maximiser les opportunités, mais avec le recul, nous aurions peut-être directement choisi une région différente. Je pense que nous ne réalisions pas à quel point les opportunités en Nouvelle-Zélande sont partout, et que dans un contexte économique moins tendu, il n’est pas nécessaire de se focaliser seulement sur Auckland.

Aujourd’hui, nous vivons dans une petite commune à l’ouest de Tauranga, un parfait équilibre entre nature, mer et esprit de village comme nous avions l’habitude, tout en restant proche de la ville.

 

Quels étaient vos rêves en arrivant ? Où en êtes-vous aujourd’hui ?

Notre priorité était l’intégration de nos enfants. Cela s’est bien passé car ils apprécient leur école et se sont créés un nouveau réseau de copains. C’était essentiel pour que cette expatriation soit une réussite.

Cathy a un emploi intéressant et stable, tout en restant ouverte à de nouvelles opportunités. Stéphane, quant à lui, s’est reconverti : après une carrière professionnelle dans l’informatique, ainsi qu’une expérience dans la finance, l’immobilier et l’enseignement du yoga, il a passé avec succès une certification en services financiers et a démarré comme mortgage adviser.

 

Quelles sont les différences majeures que vous avez constatées entre la France et la Nouvelle-Zélande ?

Le style de vie ici est beaucoup plus détendu. Les Kiwis marchent pieds nus, sont moins stressés, disent bonjour dans la rue, sont très accueillant et toujours prêts à aider. Cela contraste fort avec le rythme souvent plus tendu en France.

Au travail, il y a une bienveillance et une gentillesse constante, que l’on ressent au quotidien. Les néo-zélandais ont parfois du mal à dire les choses directement, mais vont trouver une manière agréable de le faire, avec des rondeurs. Une autre différence est le côté court-terme du mode de vie néozélandais : ils vivent un peu au jour le jour, en s’adaptant au changement.

Le côté horaire est aussi différent car les néo-zélandais se lèvent tôt le matin et mangent très tôt le soir. La première fois que nous avons invité nos voisins à l’apéro, ils sont arrivés à 16h avec le vin et le fromage : nous n’étions pas du tout prêts !

C’est un rythme de vie assez différent.

 

Et sur le plan professionnel ?

Les carrières sont plus fluides ici. Les gens changent facilement de métier, il y a un fort turnover. Des parcours qui pourraient être considérés comme atypiques en France le sont beaucoup moins ici. Par ailleurs, les entreprises licencient et embauchent facilement. Cela peut être déstabilisant au début, car la visibilité à long terme est plus floue. Mais cela ouvre aussi de belles opportunités pour se réinventer.

 

Avez-vous rencontré des difficultés d’intégration ?

Nous avons mis un peu de temps pour appréhender l’accent kiwi, et nous sentir à l’aise pour nous exprimer en toutes circonstances.

De plus, l’aspect communautaire est très présent ici. Les gens sont gentils, mais les cercles sociaux sont déjà bien établis. Il n’est pas toujours facile de créer de vrais liens avec des gens qui ont déjà leur vie et leurs habitudes. C’est plus facile pour nous en France de créer des liens autour d’un apéro improvisé !

 

Et pour vos enfants, comment s’est passée l’adaptation ?

En tant qu’enseignante, Cathy connaît bien le système français et peut dire que celui de la Nouvelle-Zélande est beaucoup plus bienveillant et stimulant. Ici, on valorise davantage les efforts et réussites des enfants. Nos enfants sont heureux d’aller à l’école, et parlent désormais un anglais fluide. Ils nous corrigent même sur notre accent !

La première année, ils étaient tous les deux dans la même école (primary + intermediate). Cela a permis de les sécuriser, de leur faire faire le trajet ensemble. Nous avons négocié très facilement avec l’école un an de plus en intermediate à cause du handicap de la langue, ce qui a permis à notre ainé d’entrer au collège beaucoup plus mature.

 

Comment avez-vous géré les démarches administratives ?

Suite à notre premier voyage, les options proposées par Philippe et Ariane nous ont permis de rêver, patienter, nous projeter et nous préparer pendant toute la période du covid. Dès la réouverture des frontière, ils se sont occupés efficacement de nos démarches administratives pour les visas. Ils nous ont aussi aidés à définir plusieurs plans d’actions possibles. En effet, en Nouvelle-Zélande, tout change vite et il y a des opportunités qu’on a du mal à identifier sur le moment.

Ariane et Philippe nous ont aussi mis en contact avec d’autres expatriés, ce qui a été précieux. Enfin, un autre point important a été de nous accorder une période de transition à notre arrivée, pour se poser et finaliser les démarches.

 

Y a-t-il une anecdote ou un moment fort que vous gardez en mémoire depuis votre arrivée ?

Il y a plusieurs moments forts qui nous viennent à l’esprit :

  • notre arrivée à l’aéroport, où nous avons réalisé l’ampleur du changement,

  • le premier jour de travail de Cathy, où elle ne comprenait que la moitié de ce que disaient certains de ses collègues,

  • l’obtention de notre résidence : un accomplissement !

Stéphane, lui, se souvient également de sa première vraie vague surfée sans tomber – il a découvert le surf ici !

 

Quels sont vos endroits préférés en Nouvelle-Zélande pour vous ressourcer ou profiter du pays ?

  • Le mont Maunganui et ses grandes plages à Tauranga pour se balader, surfer et prendre un café en terrasse au soleil. Cela nous rappelle un peu la Côte d’Azur, où Stéphane a vécu son enfance.

  • Piha et ses plages de sable noir qui possèdent une énergie incroyable.

  • Toute la région de Nelson avec un état d’esprit assez chouette et un bel équilibre entre mer et montagne.
    Et au quotidien, les arbres, les oiseaux, la nature omniprésente, c’est ce qui nous ressource vraiment.

 

Si vous deviez résumer votre expérience en un mot ?

Renouveau : nouvelle langue, nouveau pays, nouvelles activités professionnelles, nouvelle vie.
Mais aussi opportunité : chaque changement nous pousse à évoluer et à nous adapter constamment.

 

Un dernier conseil pour les futurs expatriés ?

1.    Se faire accompagner : c’est essentiel pour bien cerner son projet.

2.    Prévoir plusieurs plans : mieux vaut anticiper différents scénarios surtout s’il n’y a pas une carte à jouer évidente.

3.    Prendre le temps à l’arrivée : se poser, respirer, s’acclimater, digérer le voyage. Ne pas vouloir tout régler dès la première semaine. Il faut du temps pour se reconnecter à soi et à cette nouvelle vie.

4.    Et enfin, sauter le pas. Cela peut paraitre fou et risqué, et certaines personnes, qui ont peur du changement, vont essayer de vous dissuader. Mais si vous le voulez, c’est possible. Notre seul véritable regret a été de ne pas le faire plus tôt !