Le gouvernement néo-zélandais dynamise le secteur du bâtiment en ouvrant davantage le marché aux matériaux de construction importés. L’objectif est de réduire les coûts, de stimuler la concurrence et de soutenir un secteur en forte demande. Un document officiel de spécifications des produits de construction vient d’être publié, intégrant désormais les normes internationales applicables à des matériaux clés tels que le placoplâtre (plasterboard), les revêtements extérieurs, les fenêtres et les portes. L’objectif est clair : permettre à davantage de matériaux étrangers d’entrer sur le marché néo-zélandais et mettre fin à certaines situations de quasi-monopole.
Un levier pour faire baisser les prix
Selon le ministre du Bâtiment et de la Construction, Chris Penk, cette mesure permettra de faire entrer plus rapidement de nouveaux fournisseurs sur le marché, de diversifier l’offre et de réduire les coûts pour les promoteurs et les particuliers.
Actuellement, le marché néo-zélandais dépend fortement de quelques fabricants locaux, ce qui limite la concurrence et maintient des prix élevés.
« La Nouvelle-Zélande possède certains des placoplâtres les plus chers au monde. Les Néo-Zélandais paient environ 38 % de plus que les Australiens, 47 % de plus que les Britanniques et 67 % de plus que les Américains pour des produits identiques. Et 97 % du placoplâtre utilisé dans le pays provient d’une seule entreprise. »
Le ministre rappelle qu’en 2022, lorsque cette entreprise a rencontré des difficultés, les prix se sont envolés, certains constructeurs payant jusqu’à six fois le prix habituel pour terminer leurs chantiers.
Selon lui, des milliers de produits performants répondant déjà aux normes internationales existent, mais ne peuvent pas être utilisés en Nouvelle-Zélande car ils n’ont pas été testés spécifiquement selon les normes locales.
Plus de concurrence, plus de choix
Pour Cameron Luxton, porte-parole du parti ACT pour le bâtiment et la construction, cette décision est une véritable libération :
« Les constructeurs et artisans peuvent enfin utiliser des matériaux approuvés et reconnus dans le monde entier. Plus de concurrence ne profite pas seulement à ceux qui choisissent ces nouveaux produits : elle pousse aussi les fournisseurs existants à baisser leurs prix s’ils veulent rester compétitifs. »
Une réforme saluée par les professionnels
Ankit Sharma, directeur général de la Registered Master Builders Association, estime que cette réforme est à la fois “opportune et pragmatique” :
« Les constructeurs de tout le pays font face à des pressions croissantes sur les coûts. L’une des principales difficultés est le retard ou le manque de disponibilité des matériaux essentiels. En autorisant plus facilement les produits étrangers conformes aux normes, nous renforçons la résilience de la chaîne d’approvisionnement, réduisons les délais et pouvons livrer plus de logements, plus rapidement et à moindre coût. »
Cette initiative répond directement aux retours des membres de l’association, qui citent régulièrement l’accès aux matériaux comme un obstacle majeur.
Ankit Sharma conclut : « Le secteur demandait un système plus réactif. L’annonce d’aujourd’hui est un grand pas en avant, et nous soutenons pleinement l’engagement du gouvernement à débloquer un logement plus abordable grâce à une meilleure réglementation. »
Prochaines étapes
Cette réforme s’inscrit dans une série de mesures visant à accélérer les projets de construction et à rendre le logement plus abordable.
D’autres catégories de matériaux devraient être ajoutées à la liste au fil du temps, en fonction des retours du secteur et des besoins du marché.
En résumé, avec cette réforme, le gouvernement espère mettre fin à certaines situations de quasi-monopole et encourager un choix plus large pour les constructeurs et les consommateurs. Les entreprises locales du bâtiment pourront ainsi accéder à une gamme plus variée de produits, potentiellement à des prix plus compétitifs, ce qui pourrait accélérer la construction de logements et d’infrastructures dans tout le pays.